NEG / OTIUM: Fabrice Michel
Pour sa deuxième exposition personnelle à la galerie, Fabrice Michel négocie son désœuvrement comme ses œuvres. Il nous partage ici son projet fortement lié au temps et il y invite le bruit du monde. Le Negotium est un terme latin qui désigne le temps productif. Il est aussi la négation de l’Otium, concept qui renvoie au temps d’un désœuvrement propice à la réflexion comme au vagabondage de l’esprit.
L’exposition Neg/Otium présente la série éponyme, compositions visuelles à mi-chemin entre journal, agenda et protocole conceptuel. L’artiste y consigne, accompagnant la variation dessinée d’une grille géométrique faite de calques superposés et barrée d’une ligne horizontale, de courtes notes de lecture, des faits d’actualité, ou encore des prospectus, des tickets de caisse et autre paperasse du quotidien. Il y coche aussi une des cases à choix multiple qui décide pour chaque jour s’il fut oeuvré ou désoeuvré. Autrement dit, il dépose et inscrit sur un gabarit toujours réinterprété les traces subjectivement sélectionnées des jours qui s’écoulent.
En regard des compositions, dans un espace presque sans éclairage, on retrouve, encadrés, les gabarits laissés intacts et comme en attente d’événements à venir, de dépôts futurs. Leur virginité faisant œuvre en soi, ces derniers renvoient, semble-t-il, à l’Otium.